Nous vivons en Bretagne et nous l’aimons dans sa diversité, de Nantes à Ouessant. Comme le reste du
monde, la Bretagne n’est pas à l’abri des bouleversements climatiques et économiques avec les
conséquences sur les multiples relations entre les êtres humains, entre les territoires, mais aussi entre
l’homme et son environnement.
Vulnérables, nous le sommes tous plus ou moins selon notre statut social, nous l’avons du reste toujours
été, la pandémie du Covid-19 nous le rappelle de manière brutale. Sa vitesse de propagation a été telle
qu’à lui seul ce virus a interrompu la marche de l’économie dans toutes ses composantes, du local ou
global. La croissance économique a été stoppée nette et nous avons été du jour au lendemain confinés.
Bien malin celui qui sait ce qui adviendra demain. Beaucoup d’entreprises ne se relèveront certainement
pas, le chômage et les inégalités devraient malheureusement croître ce qui nous promet des jours
difficiles, de l’instabilité mais aussi des comportements anti-démocratiques. Nous devrons pouvoir
répondre à cette situation difficile de manière socialement et territorialement juste mais nous ne pouvons
nous contenter de restaurer les ruines du passé. Quel chemin allons-nous prendre ? Sommes-nous
seulement capables d’admettre que l’heure est au courage, celui inhérent au changement de cap assumé ?
Nous pensons que les territoires de Bretagne possèdent de véritables capacités d’actions et de rebonds. Il y
a beaucoup à redire sur nos modèles de production mais ils reposent sur une activité agricole et maritime
très présente, une industrie agro alimentaire bien répartie qui permet un maillage rural et urbain original,
maillage constitué de villes moyennes et de trois métropoles de taille encore raisonnable. Nous avons
également des industries de pointe dans de multiples domaines, en particulier le numérique, la mer,
omniprésente, véritable trait d’union aujourd’hui trop peu valorisé du fait d’un Etat centralisé qui ne cesse
de nous déterminer comme une périphérie alors que le monde s’ouvre à nous. La Bretagne est d’ailleurs
connue et reconnue au-delà de ses frontières pour sa culture originale et dynamique, sa vitalité associative
et coopérative, un vrai ciment social et territorial. Plus qu’une région administrative, la Bretagne demeure
un pays homogène qui ne demande qu’à fructifier ses nombreux atouts.
N’attendons pas que l’Etat nous fasse confiance pour faire confiance aux multiples initiatives qui émergent
des territoires de Bretagne et en font sa première richesse. La Bretagne est à elle-seule synonyme de
relations et d’échanges, ce qui permet de transcender les clivages pour travailler à l’édification d’une
maison commune. C’est notre meilleure chance pour évoluer de manière choisie en plaçant
systématiquement l’humain et l’environnement au coeur de nos actes de conception et de production, dans
nos manières d’habiter, de nous déplacer, de nous nourrir, de consommer, dans nos relations aux autres et
peut-être même dans nos façons de nous parler parce que les langues bretonne et galèse, outre le fait
qu’elles doivent vivre pleinement, expriment le mieux la réalité des territoires que nous habitons.
Favorisons le dialogue entre le monde urbain et le monde rural, entre les différentes composantes de la
population, ouvriers, agriculteurs, commerçants, artisans, managers, starteupeurs…entre tous ceux qui
vivent et travaillent au pays.
Plutôt que d’apporter des solutions clés en main ou de décliner des plans de l’Etat en région, conçus dans
une pensée manifestement éculée, nous voulons relever ce challenge avec l’ensemble des habitants de
Bretagne qui le souhaitent, depuis leurs territoires de vie, en nous appuyant sur nos valeurs de solidarité et

d’entreprise. Nous pouvons tracer ensemble ce nouveau chemin commun et faire mouvement car, soyons-
en convaincus, il est possible d’agir dès maintenant, en toute liberté, en choisissant de s’engager

démocratiquement dans le monde d’aujourd’hui, depuis là où nous vivons !

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